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gnage de la constante amour que en la vie et après la mort je luy ay portée. Et pour faire preuve de foy aux parolles dictes et alleguées en ma defense, soient interroguez jusques à torture les serviteurs domestiques qui l’accompaignoient lors que par le Centaure elle fut ravie et par moy delivrée de ses mains. Semblablement soit examinée Arcane, sa familiere damoyselle de chambre, qui de tous ses faictz et secretz est consachante. »

Ouye et entendue la defense d’Alector (qui pas ne sembloit desraisonnable), les pensées de toute l’assistance par une tacite faveur s’accordoient à son absolution et delivrance. Mais le juge Dioclès, qui ne croyoit pas facilement en parolles simples, par l’advis du conseil feit appeller Tharsides et Calestan, serviteurs domestiques en la maison des Gratians, qui avoient esté en la compaignie et conduicte de Noemie, et presens à son ravissement. Semblablement fut mandée Arcane, damoyselle privée et intime de la defuncte Noemie ; lesquelz comparuz, le Potentat Dioclès adjura au nom et en la foy deüe au Souverain JOVE de dire verité de tout ce qu’ilz savoient et avoient veu entre Alector et Noe-