Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment. Si je suys sauté de la fenestre en la court, ce n’a point esté pour conscience de mal-faict, que nul ay commis, sur la preuve des armes à l’espée et à l’escu (car chevalier encore ne suys je pas) contre les deux freres et tous autres qui de villenie charger me voudroient, ne aussi par fuyte, ne craincte de leur effort – car onques de eux je n’euz doubte, comme tresbien je leur ay donné à cognoistre –, mais descendi sans eschelle ny effraction, à main mise sur la fenestre doucement m’avallant pour ceder et donner lieu à leur furieuse insolence et cris de menaces, et pour eviter de commettre faict de hostilité en maison d’hospitalité, aussi pour ne donner suspicion deshonnourable à leur soeur, l’honneur de laquelle, si plus ne me eust esté en recommandation que à eux, qui l’ont traduicte, sans quicter la place je les eusse bien gardez d’entrer et renvoiez chez leurs parens, comme folz insensez. Mais ayans ces deux respectz, j’aimay mieux n’user de ma force et hardyesse, et ceder à la furie, que combatre à mes hostes et scandalizer leur soeur. Et quand en la court je n’eusse trouvé empesche, une seulle goutte de sang n’eust esté par