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tresrenommé Prince Franc-Gal, dict le grand chevalier vieux, au cheval nageant et volant, assez cogneu par tout le monde, et de ma dame Priscaraxe, Royne de Tartarie. Ainsi je suys noble, non incogneu estrangier (comme ilz disent), mais mondain et citoyen du monde, Escuyer errant, pour cercher qui me puisse donner chevalerie et trouver adventures en tous lieux, et ne me tenant estrangier en nulle noble maison qui soit ouverte aux gens de bien, telle qu’ilz veullent estre la leur tenue et estimée, eux se faisant nommer les Gratians, qui pour enseigne de gracieuseté ont faict dresser les statues des trois Graces à l’entrée de leur logis, vers lesquelles, à l’assault perilleux qui me fut faict, me cuydant retirer à sauveté comme aux signes de grace et franchise inviolable, je y trouvay telle grace que je y ai receu plus de trois cens coups de main et beaucoup plus de traict & bastons sans queüe. Et encore me furent plus favorisables les dures pierres soutenans les Charites insensibles d’albastre que les hommes qui se disent Gratians, aians sens et raison. Car ilz me combatoient à mort, et les pierres me defendoient et me sauvoient la vie. Parquoy je di que les Gra-