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Dieu JOVA t’acroisse en vertu, proesse et honneur ! »

Puys, regardant son escu et elevant les yeux au Ciel, reprint sa parolle disant :

« Graces au Souverain et à toy, treshaut Soleil, de ce que avant que partir de ceste vie mortelle (qui sera bien tost), où j’ay demouré neuf siecles et plus, je voy devant moy Alector, mon trescher filz, né de ma dame Priscaraxe, Royne de Tartarie, et de luy ay veu les premieres proesses, promesses de plus grandes à l’avenir, et les premiers honneurs en terre estrangiere, voire entre ses ennemis et ceux qui aux mortels perilz l’avoient devoë. Mon enfant, je prie le souverain te faire donner l’ordre de Chevalerie par quelque vaillant et magnanime homme, car à l’avoir de moy as tu failli ; et quand tu le seras, persevere d’honnorer Dieu souverain, luy donner louange jour et nuyct à toutes les heures. Eleve ton esprit et les yeulx vers le Ciel d’ond tu as prins origine, et ton courage à haultes entreprinses, hardyesse, proesse et honneur tousjours t’acompaigne ! Vertu, franchise et liberalité jamais ne t’abandonne ! Sois ami des bons, ennemi et vindicateur des mauvais. Mon filz, la main de Dieu trespuissant, tresgrand et tresbon te benie, et ma benediction paternelle