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avoit il : à savoir le petit Pont, le Pont sans garde, le Pont bruyant et le Pont qui tremble ; par lesquelles portes et ponts on entroit et sortoit dans la cité ou aux champs d’alentour (car de faux bours n’y avoit point), desquelz champs le territoire contenoit un bien grand pays à la ronde, divisé en quatre regions, selon la partition de la ville et des portes, mais de bien differente qualité et temperature.

Car au territoire appartenant à la Porte Physe, l’air y estoit doux ; le vent Zephyr venant d’occident se rendoit pour dernier soupir en celle region orientalle ; les herbes, plantes et arbres y estoient tousjours en fleur ou en verdure ; les gens gracieux et amoureux, contens de peu, et ne faisans gueres autre chose que danser, sauter, courir, gambader, chanter, aubader, jouer d’instrumens, faire l’amour, contracter mariages, ou les avancer et emprunter sur l’avenir ; composer ballades, rondeaux et sonnetz, cercher nouvalitez, chasser aux bestes et aux oyseaux, pescher poissons, s’habiller de couleurs et se maintenir sans souci ne sans cure. Car tous estoient, ou enfans, ou garsons, ou adolescens de l’un et l’autre sexe.

Et quand ilz passoient la jeunesse, ilz faisoient transmigration en la region de