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vint premierement trouver, songeant la fleur de Soulsie s’enclinant vers moy : c’estoit vous, Priscaraxe, fille du Soleil ; et le Basilisc couvé en sa racine, qui puys s’en voloit emportant mon coeur : c’est toy, ô Alector, Basilisc, petit Roy, enfant Royal, qui en l’air elevé par quelque esperit amoureux de toy et envieux de moy, te a ravi par l’air en estrange terre, emportant mon coeur, c’est mon ame, ma pensée et ma vie. Ô cieux ! Ô dieux ! Pourquoy ne vous contentez vous de permettre les defortunes nous advenir, sans en outre nous en envoyer les prodiges et signifiances affin de doublement nous tormenter, premierement de la paeur, et en après du mal ? Car de quelle autre chose me menagoit le voultour ravissant, le torque Palomb venu vers moy avec la verde branche de laurier, sinon le ravissement du bel Alector, portant l’enseigne de noblesse, la chaine d’or, et venu vers moy avec bonnes nouvelles ? Mais de ce que je le revi devenir cigoigne defaisant le serpent, je ne puys conjecturer que cela signifie, sinon sa pieté et amour filiale (qui est naturelle à ce noble oyseau) et la guerre contre les meschans, et que encore une fois (malgré le sinistre corbeau