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tor, instigué de tresardent desir et impatience de plus attendre, en tresinstante expostulation humblement me pria, pour la premiere requeste de filz à pere, que si je l’aymoie, à celle heure presente je le feisse Chevalier. Je qui ne luy eusse peu rien refuser, luy octroyay facilement sa requeste, pour laquelle acomplir, voulant parler pour dire les motz solennelz et lever le bras pour luy donner l’accollée, toute la puissance humaine me defaillit, comme si j Oeusse esté paralitique de langue, de bras et de toutes les parties de mon corps ; et quand je m’en deportoie, ma puissance et force me revint. Et comme je me y fusse essayé par deux ou trois fois reiterées, deux ou trois fois celle paralysie me reprint. D’ond je vais conjecturer que ou le temps n’estoit convenable, mais trop precipité à ce faire, ou que je n’estoie celluy des Cieulx ordonné qui à Alector deust donner l’ordre de Chevalerie. Parquoy pour celle heure me deportay de plus en faire espreuve, la remettant à autre temps et lieu, à ma grande honte et encore plus grand regret de Alector.

En ceste esbahie confusion, tous allasmes nous reposer. Et l’endemain montasmes sur le grand