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nuz à table, Alector me declara la grande fascherie que avoit Priscaraxe de ma si longue demourée, et le plus grand desir qu’elle avoit de mon retour ; dond elle me requeroit tresinstamment et tresaffectueusement par luy, qui aussi de sa part m’en pria tresinstamment, disant qu’il avoit promis et juré à la Royne sa mere de jamais ne retourner vers elle qu’il ne me ramenast, me suppliant en humble reverence luy donner faveur à satisfaire à sa promesse. Parquoy je qui n’estoie moins affectionné envers la mere et le filz que eulx envers moy, deliberay et luy fei promesse asseurée de partir lendemain ; et pource commanday à mes hommes de trousser harnois et bagages, equipper et tenir prest le bon cheval Durat, ce qu’ilz feirent en grande et bonne diligence.

Ce pendant je et Alector allasmes prendre congé du Roy de Tangut, luy rendans graces de son hospitalité ; lequel au contraire nous regracia du bon secours que moy et mes gens luy avions donné avec nostre grand Hippopotame contre un horrible monstre marin appellé Trolual, aussi grand que une petite isle en mer ou que une grande montaigne en terre, qui à toutes les plenes