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mangé. Adonc recognoissant certainement que je viellard estoie son pere Franc-Gal, se prosterna à genoux en humble reverence devant moy, me recognoissant et disant : Mon Seigneur et mon pere, voici vostre humble filz Alector, que ma dame la Royne Priscaraxe vous transmet. Ô que bien m’a dict verité et tenu promesse Gallehault, le grand chevalier noir, qui m’a dict que aujourdhuy il me mettroit en tel lieu où je verroie mon Seigneur et pere Franc-Gal ! Sans l’ayde duquel bon esperit, impossible estoit que jamais vous eusse peu trouver, par tant de longz et divers erreurs. Sur ce, je m’enquis de luy qui estoit celluy Gallehault chevalier et celluy bon esperit qui l’avoit adrecé. Et en nous mettant au retour et cheminant vers Tangut, il me compta toutes ses adventures et la conqueste du bel escu, en la sorte que je l’ay recité. A quoy j’entendi qu’il avoit esté le grand et vaillant chevalier Brigand que j’avoie defaict et occis contre ma volunté par son obstiné courage, et faict enterrer au pied du trophée ; et cognu que l’escu avoit esté destiné à Alector. Mais ce que le noir chevalier m’adjournoit à me veoir bien tost, et encore vengé de