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Parquoy, incontinent qu’ilz furent descenduz bien armez et embastonnez, ilz se ruarent sur nous de telle furie et vaillance, que non obstant la grande resistance que je fei, tous mes Arabes furent occis et defaictz par la grande proesse de Franc-Gal, demi geant, qui ne jectoit coup qu’il n’en aterrast deux ou trois. Ainsi furent les preneurs prins, et les voleurs volez, excepté quatre, qui s’en volarent à legiere fuyte, et moy après eulx. Mais cela ne nous sauva pas. Car Franc-Gal, qui par souveraine force et agilité naturelle couroit plus viste que nul cheval ou cerf, nous suyvit, non pas courant, mais volant (ce sembloit) après nous, voleurs, jusques à ce lieu, où ne povans vistement gaigner la montaigne et le voyans seul, nous retournasmes cinq contre luy, et moy plus que nul autre luy feis teste. Quant à mes compaignons, il les eut tantost mis en pieces ; de moy je luy tins estal assez longuement et hardiement en la vertu et couverture de mon escu, me defendant de grand coeur. Parquoy, luy voyant ma hardiesse et noble courage, il me feist semonce plusieurs fois de me rendre, mais je, ennuyé de ma meschante vie, luy respondi que