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reau, et l’escu (qui tant luy plaisoit) mis en escalpe, les courroies bien estroitement serrées et bouclées pour craincte de le perdre, print son lievre, l’escorcha et vuyda, puys lava ses mains en la fontaine, et beut (car d’eschaufement de colere et de travail, il estoit fort alteré) ; puys, ayant mis son lievre jeune et tendre en pieces, en mangea de la chair crue (ce qui ne luy estoit pas nouveau) tant comme il luy pleut et qu’il fut ressasié, et puys s’en alla derechef boire et laver bouche, mains et face à la claire eau de la fontaine, et ainsi refraichi s’en alla coucher sur son escu auprès de son cheval, où lassé de travail journal, s’endormit en sommeil tresprofond.