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d’escus. Pour lesquelles contempler, Alector, qui en armes avoit mis son singulier plaisir, mist pied à terre, laissa paistre son cheval à la belle herbe d’autour l’arbre, puys en grande admiration se mist à contempler toutes les especes de ces armes pendues et embranchées au trophée de l’arbre.

Mais entre toutes les autres pieces, ses yeulx, suyvans son affection, s’arrestoient plus à un bel et grand escu faict en figure ovalle et couvert d’une lame de cuyvre, où à demie bosse estoit elevé un Coq d’or armé et onglé de gueulle, en champ suresmaillé de sinople verd, le Coq elevé sur ses ergotz, battant des ailes et regardant en hault. Cest escu pleut tant au jeune filz Alector (comme la jeunesse se delecte en telles plaisantes peinctures) qu’il proposa de le lever et l’emporter pour couverture et aornement de son corps, comme il eust bien voulu aussi les autres armes, sinon qu’il les voioit trop grandes pour la corpulence de son eage, et aussi qu’il avoit esté bien adverti que vestir harnois, tant qu’il fust chevalier, ne luy appartenoit. Parquoy consyderant qu’il estoit seullement escuyer, à qui l’escu porter est licite comme armes de defense et non d’offense, et ignorant que