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licence à sa mere, qu’il esperoit ne luy estre refusée. Et sur ceste resolution, s’endormit jusque au jour, qu’il se leva promptement, se habilla, puys vint au lever de la Royne luy donner le bon jour. Et en humble reverence, à genoux à elle se presentant, ainsi luy dist :

« MADAME, les oyseaux du Ciel tenans de la purité elementaire de l’air, et se resentans aucunement de la divinité celeste, suyvans nature tresbonne guyde (ainsi que par experience je l’ay veu), couvent et nourrissent au nid leurs oyseletz durant le temps qu’ilz sont petitz, impuissans, becjaunes, nuz de plumage ou seullement crespeluz de poil follet. Mais quand ilz sont grandeletz et puissans à se defendre ou à s’esquarter et sauver de l’oyseau de proye, et à cercher d’eux mesmes nourriture, et qu’ilz sont revestuz de pennage suffisant à elever et porter le corps en l’air, alors ilz les denichent, et après leur avoir apprins et faict faire l’essay du vol à l’entour de leur nid, en leur faisant esloigner tousjours de plus en plus, finalement ilz les laissent aller et voler sans voie et sans