Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

chevaux nagueres sauvaiges, qui n’avoient point accoustumé d’estre ainsi chatoillez par les costes, se mirent à courir le frein aux dens, à ruer et sauter si rudement que l’on ne voioit par le pré sinon Chevaliers par terre et chevaux deresnez voltigeans par la campaigne. Toutesfois ilz remontarent, et picquans leurs chevaux plus modereement, les acostumarent peu à peu à l’esperon et au maniement de la bride. Ainsi joustarent quelques heures et combatirent aux espées, haches d’armes et masses, ayans tresgrand plaisir d’ouyr bruyre leurs armes tant dures et de s’entredonner de grandz coups sans blesseures ; puys après avoir jousté et combatu quelques heures par exercice, chacun s’en alla desarmer ; puys se trouvarent tous au soupper en la maison Palatine, où la Royne leur feit tresbonne et joyeuse chere. Et après plusieurs propos durant le soupper, tenuz de moy et de ma liberalité envers eux, et de la beauté et bonté des armes d’ond je les avoie garniz, en la resplendeur desquellez ilz remiroient leurs promesses comme font Dames leurs beautez au cristallin miroir, soubz la confiance d’icelles ilz entreprindrent une expedition d’aller guerroyer les mon-