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invita les vingtquatre chevaliers au soupper. Lesquelz au partir de là s’en allarent emparer des nouvelles armes que je leur avoie transmises, et s’appointer les esperons d’ond ilz n’avoient jamais usé. Puys montarent sur leurs chevaux pour jouster et essaier leurs nouvelles armes, qui à merveilles leurs plaisoient, tant pour la resplendeur du fer bruny flamboyant au Soleil que pour le son et cliquetis des harnois, et pour la beauté des pennaches et des escuz peincturez et dorez. Mais si nul estoit à qui telz habillemens de fer ainsi durs et impenetrables et de telle refulgente splendeur semblassent estre beaux, Alector en estoit tout ravi d’admiration, tellement que en obliant toutes mignardises et amourettes, il ne desiroit rien plus que d’estre chevalier pour porter telz habitz de guerre et se veoir une fois armé et monté à cheval, garni de lance et d’escu. Car d’espée, il n’en eust sceu avoir de plus belle ne de meilleure que celle que je luy avoie envoiée. En telz pensemens et desirs, Alector regardoit les Chevaliers joustans tous armez à blanc, qui pour essay de leurs esperons commençarent à picquer, mais les