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quatre Chevaliers, qui en la chambre de la Royne estoient assemblez pour ouyr des nouvelles de Franc-Gal, c’est à dire de moy, qu’ilz tenoient pour leur souverain. Les lettres entendues, ilz s’accordarent tresvoluntiers à y obeyr et receurent les presens tresaggreablement, mais dessus tous Alector, qui ne se pouvoit saouler de desgainer, regarder et brandir sa tres bonne et belle espée. Le messagier estant en l’ordre que je l’avoie equippé et emparé, en l’audience de toute l’assistance feit recit de tout ce qu’il avoit veu et entendu de moy, et les grands honneurs et louanges de mes proesses, vertus, dignes vengences, meritoires liberalitez, Justices et bons enseignemens qu’il avoit entendu tesmoigner de moy par tous les lieux où j’avoie passé et où il m’avoit suyvi. Dond tous estoient grandement esmerveillez et resjouyz. Et sur tous et toutes, ma dame Priscaraxe, qui, en un doux souvenir entremeslé de regret et joie, ne se peut abstenir de plorer incessamment devant toute l’assistance des chevaliers, lesquelz après le message narré la consolarent ; et elle, pour se mieulx resjouir, mist à son col le riche double collier de marguerites que je luy avoie mandé, et