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Durat, pour la provision de mon voyage. Or, ainsi que j’estoie là en arrest, un jour arriva vers moy un messagier de la part de la Royne Priscaraxe, qui m’avoit suyvi et cherché par mer et par terre, tousjours et en tous lieux demandant Franc-Gal, le grand Chevalier vieux, au cheval nageant et volant, d’ond il avoit par tout entendu nouvelles et trouvé certaines enseignes ; mais il avoit neantmoins erré par terre et vaucré par mer deux ans entiers avant que me povoir rencontrer, jusques à celle heure que par le sejour où je m’arrestay, il eut moyen de me trouver à Calis, où il me presenta lettres de credence de par la Royne Priscaraxe, contenantes une partie de ce que cy dessus a esté racompté, sans oublier le beau filz Alector, qui luy estoit né deux fois, et la maniere comment, et son soubdain accroissement. Mais sur toutes choses me mandoit comme, en regardant ordinairement tous les jours et toutes les heures l’aneau que je luy avoie laissé, où estoit enchassé le Carboncle muable, souventefoys elle l’avoit trouvé aucunement changé, quelque fois apalli, autresfois obscurci, et autres plus ardent et clair ; mais que, au quatriesme an après mon depart,