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genté ou de verre, ne qui peust garentir les corps d’estre mis en pieces, quand ilz en estoient attainctz à droict coup.

Parquoy, voyant à l’approche et attouche de celle espée la mort presente et certaine estre intentée, nul n’en osoit aucunement approcher, mais de loing en cryant effrayeusement luy jectoient pierres et plombées, dardoient javelotz, tiroient sagettes et brandissoient long bois, mesmement les deux freres Gratians, germains à la belle Noemie, qui portans impatiemment et tresindignement le diffame et deshonneur qu’ilz estimoient avoir esté faict à leur soeur, voire par l’estrangier qu’ilz avoient tant honnorablement receu et tant gratieusement entretenu en leur Gratianne maison et famille, et desirans venger l’outrage domestic et aussi la mort de leur tiers jeune frere, qu’ilz voioient devant eulx estendu sur le pavé et mis à mort par sa trop grande hardiesse, assailloient sur tous autres vigoureusement le jeune Escuyer, à grands coups de picques brandies et lancées adroictement et roidement, qui plus faisoient de molestie à Alector que nulz autres. Car aussi le faict leur touchoit de plus près. Mais avec sa bon-