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ordonnez, je leur envoiay à chescune sodalité un quartié de venaison rostie, trois pains et un grand Conge ou broch de bois, plein de vin, faict de lambrusques et de miel et d’eau, leur mandant que c’estoit la premiere liberalité de la Royne envers eux à son coronnement, et les invitant à faire bonne chere et joyeuse, ce qu’ilz feirent, et les vingtquatre aussi, qui estoient autour du Pretoire de Cespit, auxquelz nous envoyasmes des viandes d’ond nous estions serviz. Sur la fin du repas, je prins ma couppe d’or plene de vin, et après l’avoir presentée à la Royne, qui en print le premier traict, l’elevant à haute main, je proclamay et donnay signe d’aller boire à tous, pour grace de mon depart prest. Eux tous, d’autre part, monstrans signe de joye, contrebeurent à moy avec fauste acclamation.

Le cry fini et la turbe appaisée, je descendi avec la Royne et fei amener vingtquatre chevaux, des sauvages que j’avoie domptez, et apporter vingtquatre morrions de fer, autant de cuyraces de peaux de Sangliers et Beuffles que j’avoie prins à la chasse et faict acoustrer en l’herbe Oxe d’Aaron, herbe forte, acre, trenchante, passante et