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bel et doux pelage, d’ond y a grand multitude, et icelles feiz escorcher, descharner les peaux, les mondifier, reparer et parfumer par deux de mes gens, qui tresbien le savoient faire et l’enseigner aux autres. De ces belles peaux j’en fei faire de belles et braves robes à la dame Priscaraxe (qui paravant n’estoit vestue que de toille), de telle et si propre façon qu’elles souffroient apparoistre le plus beau de son humanité en dehors, comme le col, la poictrine et les muscles des bras. Mais au dessoubz de la ceinture couvroient tout le reste du bas d’une ample stole pendante jusques à terre en devant, et par derriere estendant une longue traicte trainante par terre, et couvrant la queüe serpentine, en sorte que ces rudes et simples peuples ne s’en appercevoient point, auxquelz on donnoit à entendre que ceste longue traicte en bas derriere de vestement estoit la marque et enseigne de noblesse feminine, qui par la longueur de la queüe se mesuroit, laquelle opinion dure encore aujourd’huy. Ainsi ces braves robes, faictes de tant belles peaux variées, et de telle façon joinctes et serrées à riches boutons, fermaux, chaines et agraphes d’or et precieuses