Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée

na- est telle que tandis qu’il a l’air et le vent second aux ailes, et les piedz en l’eau, il se maintient en sa vigueur et acquiert de plus en plus force et legiereté, ne craignant que le feu et les coups de pierre. Et n’est jamais perilleux ne dangereux, sinon quand il boit trop. Parquoy ma souveraine cure a tousjours esté de le garder de son contraire element, le feu, et des pierres, et de trop boire. Au demourant, il est de la nature du Cameleon, vivant de l’air et de son element aquatique, et si paisible que, quand nous avons prins terre, qu’il a retiré ses piedz et abaissé ses ailes, il demeure quoy, sans ruer ne mordre, et d’aussi paisible arrest comme il est de terrible legiereté et dangereux accrochement quand il a les piedz estendu en l’eau et les ailes au vent, et les dens crochues hors la gueulle. Velà quel est mon cheval Hippopotame nommé Durat, sur lequel je surmontay les eaux, d’ond le nom de Gal me fut imposé. Après donc que l’inondation de ce grand torrent fut escoullée et le Cataclysme eut prins fin, las de chevaucher les poissons, je vins un jour à prendre terre en la Region de Scythie dicte Tartarie orientalle,