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monté à cheval sur les profondes eaux comme sur la terre ferme. Et les allans visiter, pource que j’en trouvoie la plus grande part despourveuz de vivres et affamez sur ces steriles cruppes de chauves montaignes, je leur distribuoie partie des biens d’ond nous avions faict provision, et mesmement de vin, d’ond j’avoie bonne fourniture, j’en secouroie les defaillans pour leur faire revenir le coeur, car il n’y a rien qui plustost remplisse l’extreme faim que la liqueur du vin. Et pour autant que je leur en administroie liberalement (ce que soit dict sans vantance ne reproche), ilz me baillarent tiltre de FRANC, qui en langage Celtique est à dire Liberal et Hardi, tellement que depuys le nom de FRANC-GAL m’en est demouré. Avois tu donc (dist l’Archier) quelque autre nom paravant, ô Franc-Gal ? Oy (fist il), mon propre nom estoit DYSIR. Mais depuis, j’ay tousjours esté appellé FRANC-GAL, et l’appellation ne m’en desplaict pas. Or me dy, Franc-Gal (feit l’Archier), comment te peut porter ton Hippopotame tant de jours sans se lasser ou sans se plonger en mer et te noyer, toy et tes gens ? Pource (respondit le Gal) que sa