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gon, labourant à charrue d’or, en faisoit magnifique estat, pour monstrer qu’il estoit extraict de si haute et genereuse race que du noble Seigneur Kamat et de la vertueuse dame Sophroisme. Desquelz les successeurs furent appellez Macrobes, hommes engendrez de bon, legitime et pudique sang, soubz bonne constellation, bien et temperamment nourriz des premiers et meilleurs fruictz de leur tressaine et feconde region, située en la haute Aitiopie, entre le Levant et le Midi, au très temperé climat de Meroè, abondante en tous biens, en bonnes et salubres eaux, et en air trespur et serein, comme d’un perpetuel printemps, gens de tresbelle forme de corps, de membres fors et robustes, de bon et liberal esprit, aimans et exerceans Justice, equité et largesse, honnorans reverement la vieillesse, leurs peres, meres, parens et majeurs, et les anciens, et Dieu sur tout, qui est le tresancien de tous et de tout, et plus vieil que le temps. Telz estoient les Macrobes, aux quelz, par Fortune, ou plustost par providence, advindrent les premiers, les meilleurs et plus durables cierges, lesquelz portans et gouvernans sagement, ilz vivoient deux, trois et