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tuées à l’office de fournir cierges aux pelerins voyageurs, tant pour leur esclairer en la voie qu’ilz avoient à faire, que pour offrir au Dieu du temple. Et les donnoient, non d’une façon, mais de diverse sorte, tout ainsi que par Fortune, ou plustost par certaine et occulte ordonnance, ilz leur venoient ès mains, les uns gros et longz, autres moyens et autres bien petitz. La premiere Faee, au superieur estage, donnoit à chescun son cierge, la seconde les allumoit, et la tierce finalement les estaignoit, ou devant, ou après estre offers. Or estoient ces cierges Faeez comme le tison de Meleager, et en iceux consistoit la vie ou la mort de ceux qui les avoient receuz, et les portoient par telle determination que durant le temps qu’ilz ardoient et esclairoient, la personne les portant vivoit ; et incontinent que par l’office de Termaine ilz estoient estainctz, au mesme instant terminoit aussi la vie corporelle des portans. Car par l’ordonnace d’Anange il estoit necessaire qu’ilz fussent une fois estainctz, ou par defaillance, ou par violence, affin que, en les offrant, finalement leur odeur montast au Dieu adoré en l’ancien temple, pour estre receüe ou rejectée