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son ventre et au dessoubz avec attouchement libidineux, luy fut advis au taster que il y restoit encore chaleur et que la Matrice (qui est un animal dans un autre animal du corps feminin, ayant vie et sentiment à part) eust encore mouvement et chaleur. Parquoy, par le charnel attouchement sensible et par la visible descouverte des membres nudz de ceste jadis tant belle fille, et par fort libidineuse imagination eschauffée en ardente luxure, se jecta dessus et se mesla charnellement avec ce corps mort, dans lequel il sentoit encore quelque vie, chaleur et mouvement, ou fut par estre ainsi à la verité, ou par forte imagination qu’il en concevoit ; et à ce vilain acte employa une partie de la nuyct qui luy sembloit soubz son obscurité couvrir sa vilainie. Après donc qu’il eut saoulé sa detestable luxure en ce corps mort, il le recouvrit de son suaire ainsi qu’il l’avoit trouvé ; aussi feit il celuy de la More qui luy apparut merveilleusement hideux, et en le regardant luy sembla mouvoir la teste et ouvrir les yeux horribles et espouvantables. Et sur cela entendit une voix d’un mauvais esprit mis dans ce corps noir, qui, parlant par