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piece rompue d’un ouvrage. C’est un fragment d’une diverse et estrange narration, intitulée és epistyles des feuillets ΑΛΕΚΤΟΡ. ALECTOR, c’est à dire en bon François LE COQ comme je l’ay mis, par maniere de plus facile intelligence en la superscription de chescune suyvante page. Laquelle à mon advis est une histoire fabuleuse couvrant quelque sens mythologique, toutesfois bien dramatique et d’honeste invention, d’artificielle varieté et meslange de choses en partie plaisantes, en partie graves et admirables, et quelque fois meslées, plus toutesfois tenans de la Tragique que de la Comique. Icelluy oeuvre ayant trouvé tout broillé et confus en divers langages, j’ay tourné (au moins mal que j’ai peu) en nostre langue Françoise, affin que, si vous (madamoiselle) prenez quelquefois ou recreation, ou patience de le lire ou escoutter lire, il vous soit plus familierement parlant. Et le vous ay, longtemps a, donné, estimant que vostre noble nature ne voudroit souhaitter plus gentil present, que le personnage d’un prudent, hardy, liberal et vaillant Chevalier, portant en langue Grecque vostre nom original de gentillesse. Lequel brave Alector, selon sa naturelle hardiesse et liberalité, se va hardiement presenter et liberalement donner à vous, et encore se rendre d’obeissance à vostre bonne