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les epitaphes. Ce que feirent ces deux preudhommes, qui se destournarent vers la tombe. Et le bon Archier posa son arc et son carquois sur la pierre avec une bouteille plene de bon vin, d’ond il beut le premier en une tasse d’argent qu’il avoit, puis en presenta à Franc-Gal, qui le receut de bon coeur et beut à luy, estans ces deux bons viellardz assis sur les avantmarches du sepulcre, et mangearent un peu de pain blanc avec une aile de Phaisan rosti et giroflé que l’Archier avoit tué le jour precedent, et en avoit apporté une partie dans une petite serviette blanche pour sa refection sur les champs, comme il avoit costume de faire ordinairement quand il alloit à la chasse, puys beurent encore chescun une fois. En après, ce pendant que l’Escuyer aussi achevoit de vuyder la bouteille, ilz montarent sur les marches du sepulcre pour veoir s’il y avoit epitaphe. Si veirent que, en la pierre de porphyre verdoyant, variée de couleurs et ondoyée, qui estoit dessus la tombe, estoit entaillé un chevalier noir de marbre bis, portant escu doré, tenant par les creins une belle jument blanche, de blanc Albastre, se efforceant de monter dessus ; mais la jument,