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pere, qui, pour grace de visitation et amiable hospitalité de son parent, sejourna quelques jours à Bourges. Par laquelle occasion, durant ce temps, je eu aussi le moyen de contempler à loysir et de precognoistre vostre gentille nature et bien astrée inclination aux choses vertueuses, appercevant jà flammeter en vous les estincelles de ce beau lustre de nayf entendement et de grace venuste, qui depuys, en la perfection de vostre eage et forme, ont tresclairement resplendi. En contemplation de quoy et admiration singuliere, je retins alors plus particuliere cognoissance de vous, laquelle, dès celle heure engravée en ma memoire et affection, fut quelque temps après renouvellée en vostre maison à Paris, où de cas d’aventure je fu mené et conduict en compagnie de quelques miens bons seigneurs et amys de vostre parenté. Et là je fu receu de vous en telle civilité, bon traictement, doux accueil et si tresfranche reception (sans toutesfois aucun mien merite envers vous) que depuys ce temps là, avec l’antique memoire du passé, je n’ay eu plus grande cure en pensée que de povoir un jour monstrer envers vous quelque apparent simulacre de recognoissance pour les obligations susdictes. En quoy l’occasion oportune, si non assés suffizante, au moins aucunement convenante, s’est offerte à mon desir et deseing, estant escheüe en mes mains une