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Une autre cause de la méprise des Anciens sur ce sujet, est la pensée où ils étoient qu’il n’y avoit point de cœur en plusieurs Insectes ; mais on sait aujourd’hui par les découvertes qui ont été faites avec le secours des microscopes, que si quelques Insectes ont plusieurs poumons, il y en a aussi qui ont plusieurs cœurs ; tel est, par exemple, le Ver à soye, dans lequel il s’en trouve un si grand nombre, que ce n’est presque qu’une chaîne de cœurs, depuis la tête jusqu’à l’extrémité du corps.

Ces observations nous convainquent que les Insectes ne sont point des ébauches de la nature, ni des animaux incomplets, comme se le sont imaginé quelques Philosophes ; puisque bien loin de manquer de parties, il s’en trouve qui en ont plus que les autres animaux, ainsi qu’on le peut voir encore, 1o. Dans l’Araignée vulgaire qui a huit yeux. 2o. Dans la Mouche qui a une trompe comme un Eléphant, six jambes distinguées chacune en quatre membres, dont les extrémités se divisent aussi en plusieurs parties, & sont armées de deux pinces, entre lesquelles