Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nimaux imperceptibles qui les rongent ? ainsi qu’on le remarque dans l’Escarbot licorne, sur lequel le microscope découvre une infinité de petits pous. On voit la même chose dans plusieurs autres Insectes, lesquels sont tout occupés à se debarrasser d’une vermine importune qui les dévore. Telle est la Mouche, par exemple, qui nettoye continuellement ses aîles, sa tête, ses pieds, & s’épluche sans cesse. Car si on la considere avec le microscope, on y discerne souvent divers animaux qui la sucent. Ces animaux sont sans doute encore sucés par d’autres, & ces autres par d’autres, selon ce qu’il y a de matiere corrompue en chacun d’eux pour nourrir quelque autre espéce d’animal dont la semence s’y puisse arrêter.

Qu’on n’objecte pas que comme on voit des Vers de différentes espéces dans les matières différentes dont ils se nourrissent, il y a lieu de croire que ces Vers tirent leur première origine de la matiere même dans laquelle on les voit, car c’est une difficulté que nous avons déja prévenue, en disant qu’il en est des semences des Vers, comme des graines des plantes, dont