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moïen de l’excuser sur cette méprise. Pierre Gontier qu’il copie sans cesse, & dans le Livre duquel nous avons découvert par hazard qu’il a pris le passage en question, traite de l’ail dans un Chapitre exprés, où il rapporte les trois Vers Parentis, &c. en avertissant qu’ils sont d’Horace, sans marquer néanmoins de quel endroit ; & en marge vis-à-vis la citation, il met en étiquette, pour avertir de quoi il s’agit dans le texte : Allii usus in pœnam criminis. Cela supposé, voilà, ou peu s’en faut, nôtre Anonyme à couvert. Nous lui reprochons d’avoir cru bonnement que ces Vers d’Horace signifioient qu’on punissoit autrefois de grands crimes, en condamnant les criminels à vivre d’ail ; mais n’est-il pas excusable de l’avoir cru, en voïant à côté de l’endroit où il a pris le passage, Allii usus in pœnam criminis. Il est vrai que Gontier ajoûte à la même marge, & à côté des mêmes Vers, Horatii Jocus ; mais nôtre Auteur aura lû, sans doute, Horatii locus. Nous lui reprochons encore de n’avoir pas consulté le passage dans Horace même : mais outre qu’il ne croïoit pas se tromper, il ne trouvoit pas dans Gontier de quel endroit du Poëte le passage étoit tiré. Aussi ne l’a-t-il pas marqué non plus, dans le Traité des Dispenses.