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Produxit arbos, in nepotum
Perniciem, opprobriumque pagi.
Illum & parentis crediderim sui
Fregisse cervicem, & penetralia
        Sparsisse nocturno cruore
                Hospitis.

Il n’y a pas, dis-je, à douter qu’il ne trouvât dans ces Vers un autre trait d’antiquité, & qu’il n’y vît clairement que l’on condamnoit autrefois à planter des arbres, ceux qui avoient tué leurs peres, ou égorgé leurs hôtes. Il est fâcheux pour un Auteur qui veut paroître si habile en tout genre, d’y réüssir si mal. Que ne lisoit-il l’Ode d’Horace[1], la suite du discours l’auroit peut-être éclairci, ou si le langage d’Horace lui étoit étranger, que ne cherchoit-il quelque Commentaire, quelque Traduction ? il y en a tant. Ce qui l’a trompé, c’est qu’il a crû que le mot olim signifioit-là autrefois ; puis voïant edat, qu’il a jugé être mis-là par syncope pour ededat, il n’a nullement douté qu’edat allium ne signifiât il mangeoit de l’ail ; & qu’ainsi le sens du passage ne fût, qu’autrefois, lorque quelqu’un étoit convaincu de parricide, on lui faisoit manger de l’ail en punition de son crime : Edat cicutis allium nocentius. Voïons cependant s’il n’y auroit pas

  1. Horat. Epod. 3.