Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nations. Tant de belles qualitez se confirment par l’observation qu’on a faite, que la moutarde empêche le vin doux de boüillir, &c. » Voilà les garands de nôtre Auteur, mais ces garands ne lui sont pas fort favorables. Horstius, dont il ne cite point les paroles, dit que lorsque l’esprit est appesanti par une quantité excessive de pituite amassée dans le cerveau, laquelle se déclare par des décharges considerables de sérositez, par des tintemens d’oreille, des assoupissemens, des engourdissemens, il faut alors dégager & fortifier le cerveau ; que rien n’est meilleur dans cette occasion, que la muscade, l’oliban, le gingembre, la racine de pyrethre, la conserve de bourrache & la graine de moutarde[1]. Est-ce là dire que la moutarde donne de l’esprit ?

Pour Morison, dont on ne rapporte pas non plus le passage, voici ce qu’il écrit là-dessus. Fit autem ex Synapios femine trito quodvis modo condimentum, quo Germania, Belgium, Anglia, Scotia, aliæque Septentrionales Gentes frequenter utuntur, (proinde sapiunt, ut ait Johannes Ludovicus Vives) ut plurimum cum aceto quandoque verò cum vino, musto, &c. Par

  1. Horstius, de sanitate tuendâ studiosor. lib. 2. cap. 1.