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me le Poirier, & dont les feüilles ressemblent à celles du Pêcher, lequel croît en abondance dans l’Isle de Banda en Asie. Cette noix est d’abord revêtuë de deux écorces : la premiere qui est fort grossiere, se fend à mesure que le fruit meurit, & elle laisse paroître la seconde qui enveloppe étroitement la noix, mais qui la quitte quand la noix est séche : cette seconde écorce s’appelle macis, & improprement fleur de muscade. Quant à la noix, c’est un fruit compact & serré, gris en dehors, rougeâtre & veiné en dedans, fort onctueux, d’une odeur agréable, & d’un goût acre picquant. Cette noix est le plus temperé de tous les aromates, & un des plus stomachiques : elle convient particulierement avec le poisson, étant rappée par dessus, & elle en corrige singulierement la crudité. Elle est bonne contre les débilitez d’estomac, & contre les diarrhées ; elle réjoüit le cerveau, elle arrête le vomissement, elle corrige la mauvaise haleine, elle fortifie les femmes grosses, & elle est d’un grand secours contre les défaillances & les palpitations. On tire de la muscade une huile excellente contre les douleurs néfrétiques, & contre la colique. On en prend un peu dans de l’eau chaude. Cette même