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xageration jusqu’à dire, que les femmes n’avoient qu’à lécher du sel pour devenir grosses[1]. Un fait digne de remarque en cette occasion, c’est que toutes les femmes qui travaillent dans les salines, ont un grand nombre d’enfans ;[2] ce qui vient de ce que les parties pénétrantes du sel, portées par les voïes de la circulation jusqu’à la matrice, consument l’humidité superfluë de cette partie, & la rendent par ce moïen plus propre à la conception ;[3] car il faut convenir que dans les femmes, la cause la plus ordinaire de la sterilité, vient d’une humidité surabondante. On voit par toutes ces observations, que le sel est un mixte trés-résolutif & trés-desséchant : c’est là-dessus que chacun peut se regler pour en user avec sagesse, & conformément à sa constitution & à son tempérament. Au reste l’Auteur du Traité des Dispenses a découvert dans

  1. Plutarch. Plin. apud Math. Untzer. lib. de Sale, cap. 28.
  2. Videmus in nostris salinariis, mulieres salinarias plurium prolium esse feraces, cæteris ejusdem patriæ nostræ fœminis. Math. Untz. de Sale cap. 28.
  3. Docuit quoque experientia, obesas mulieres, ut Lemnius Lib. 2. occult. cap. 63. tradit, quæ magna ex parte effætæ sunt, moderato salis, in condimento, usu, fœcundas fieri ac conceptui idoneas, cum sal abstergat omnem uliginem, vulvamque plus satis udam ac madidam exsiccet, efficiatque ut genitale semen facilius utero minus lubrico adhærescat. Math. Untz. de Sale cap. 28.