Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

1o. Ce suc au bout de vingt-quatre heures, s’aigrit au point, dit-il, qu’on en pourroit faire un trés-fort vinaigre : mais à ce compte-là, le lait & la pâte qui s’aigrissent si promptement, seroient donc bien dangereux. Il ne faut pas juger de la qualité des choses par les changements qui leur arrivent quand elles se corrompent, ni par la promptitude, avec laquelle elles se corrompent, les meileurs alimens n’étant pas toûjours du nombre de ceux qui se conservent le plus. 2o. La moscoüade, qui n’est encore qu’un sucre brute, donne par la distillation une véritable eau-de-vie. Mais les fruits, mais les grains si vantez dans le Traité des Dispenses, mais le pain même, n’en donnent-ils pas ? L’Auteur ignore-t-il que l’on tire de la biere un esprit sulfureux inflammable, de la nature de l’esprit de vin ? Qu’on fait aussi de l’eau-de-vie de cidre, &c. 3o. L’analyse du sucre bien purifié donne un acide trés-corrosif : mais le sel commun, que l’Auteur vante tant, comme on le verra tout à l’heure, donne par la distillation un acide encore plus fort. D’ailleurs cet acide du sucre, aussi-bien que celui du sel, est un bon remede contre plusieurs maladies, & entr’autres, contre la gravelle & contre l’hydropisie. Comment, au reste,