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encore fort peu avec lui-même, sur ce sujet. Il dit, page 504.[1] qu’il est à propos de prendre le chocolat à jeun ; page 505.[2] que c’est une chose pernicieuse de le prendre à l’issuë du repas, & que c’est surcharger l’estomac. Pourquoi donc, si le chocolat est penicieux aprés le repas, le conseille-t-il alors pour aider à la digestion ? Il ne se contredit pas moins sur les heures où il faut prendre le caffé. Il dit, page 542.[3] qu’on peut boire le thé aux repas, à l’imitation des Chinois ; mais que le caffé & le chocolat veulent être pris à jeun. Puis, à la page 577. il dit que ce n’est pas une nécessité d’éloigner le thé & le caffé du tems du repas ; qu’ils réüssissent l’un & l’autre, étant pris immédiatement aprés le dîner.

Il soûtient plus haut, que de l’eau simple, bûë hors des repas, rompt le jeûne ; il ne laisse pas cependant de demander ici, si c’est le rompre, que de boire alors du caffé & du chocolat, & il emploïe un grand chapitre à prouver que ce n’est pas jeûner, que de prendre du chocolat hors du repas ; comme si, aprés avoir dit que l’eau même, quelque pure qu’elle soit, rompt le jeune, il étoit nécessaire d’avertir que le chocolat en fait autant.

  1. & p. 355. de la 2e. édit. tome 2.
  2. P. 357. de la même édit. même tome.
  3. & p. 417. de la 2e. édit. tome 2. où il dit, qu’ils se prennent alors utilement l’un & l’autre.