Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/406

Cette page a été validée par deux contributeurs.

appuïe du témoignage des Italiens & des Espagnols, qui disent que le chocolat change le poisson en chair, & que le poisson ne donne pas d’indigestion, ou qu’on s’en guérit d’abord en prenant du chocolat : en quoi il contredit clairement ce qu’il a avancé plus haut, lorsque, pour condamner l’usage des boissons composées, il a dit que l’on bûvoit afin d’aider la digestion ; que rien, par conséquent, ne sçauroit être trop simple en matiere de boisson, parce que la dissolution des alimens ne s’execute bien, que par le moïen des dissolvans les moins composez. La boisson, dit-il, doit être quelque chose de si simple, qu’elle ne fasse autre chose que délaïer, fondre & charrier ce qu’elle a dissout : elle doit être indifferente, pour n’être uniquement susceptible que des qualitez qui lui doivent venir des choses qu’elle aura à dissoudre : elle doit être vuide de tout, pour pouvoir s’impregner & se remplir de tout. On peut là-dessus demander à l’Auteur, s’il trouve que le chocolat soit une boisson si simple, une boisson exempte de toutes qualitez, telle enfin qu’il veut que soit une boisson pour être bonne à la digestion.

Pour-ce qui est du chocolat pris à la fin du repas, nôtre Auteur s’accorde