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& tout le monde donnoit cette qualité à Libanius.

Nôtre Auteur, aprés avoir montré, contre ses propres principes, que c’est une terreur panique de craindre d’adopter le thé, le caffé & le chocolat, parce que ce sont des boissons étrangères, s’étend sur l’éloge du thé. Il n’y a point de vertu qu’il n’accorde à cette boisson, & si on l’en croit, le thé est le remede universel. Il empêche la pierre, diminuë l’asthme, soulage les phtisiques, adoucit la goute, affermit les reins, fortifie la mémoire, modere l’épilepsie, guérit l’apoplexie, arrête la fiévre, prévient l’hydropisie, flatte agréablement les nerfs, conserve aux parties leur ressort, detrempe les liqueurs plus utilement qu’aucun autre délaïant, & leur fournit un véhicule plus sûr.

On accuse le thé d’échauffer ; mais, répond nôtre Auteur, que craint-on d’une chaleur douce & vaporeuse ? D’autres disent qu’il desséche ; mais quoi de plus sûr pour humecter que l’eau ? Voilà d’excellentes preuves ! On trouve donc, conclut-il, & ce dernier trait de l’éloge du thé, mérite d’être consideré, on trouve donc dans le thé l’agreable & l’utile, puisqu’il plaît autant qu’il soulage ; doit-on, aprés cela, s’étonner s’il a tant d’attraits pour