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sçauroit être que pernicieux : mais nous remarquerons avec le sçavant Mundius, qu’il s’en faut de beaucoup que tous les sels qui rongent les métaux, fassent sur nos corps la même impression, témoin, comme il l’observe, le suc de l’ananas, qui ronge en moins de demi-heure la lame d’un couteau, & dont cependant personne n’a jamais senti aucun mauvais effet : Porro salia quæ ab cognationem, metallorum corpora subire & peredere valent, in cibis modicè assumpta innocua sunt, imo salubria. Sic fructus anana dictus ori & stomacho gratissimus est, & adeo salubris, ut neminem ab ejus esu unquam lædi sit observatum. In ejus tamen carne, si cultellum ferreum semi horæ spatio hærentem relinquas, subtilis cujusdam salis acredine semi esum invenies.[1]

L’Auteur du Traité des Dispenses, qui craint toûjours de se tenir dans les bornes du vrai, condamne le sucre comme absolument mauvais, jusqu’à prétendre que c’est un poison ; d’un autre côté il le préfere au miel : c’est quelque chose de singulier que tout ce qu’il nous debite sur cette matiere, nous nous y arrêterons un moment.

« Le sucre, dit-il, paroît moins susceptible d’inflammation que le miel ;

  1. Mund. de oleo, saccharo, & melle.