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jusqu’à ce qu’enfin l’article du cheval qu’on veut renverser, & celui du caffé, qui a la vertu de préparer les filles à devenir femmes, étant venu à la suite de toutes ses moralitez, elle crut que c’en étoit assez, & voulut qu’on revînt au Vrai Dévot.

Quoiqu’il en soit, voilà donc le caffé vengé du reproche qu’on a osé lui faire, de refroidir les cœurs, puisque le voilà en possession de préparer les filles à devenir femmes, & les femmes à devenir meres. Mais pour avoüer la chose comme elle est, le caffé ne demeure pas ici long-tems dans cette possession ; & deux lignes plus bas, il commence à en déchoir. A la vérité, l’Auteur ne dit pas absolument que le caffé soit contraire aux fins du mariage ; mais il donne un tour à la chose. Il faut convenir néanmoins, dit-il, que le caffé passe pour un remede contre l’incontinence. « La Lettre écrite de Malthe au Cardinal Brancaccio, à la loüange du caffé, portoit qu’il rabbatoit le feu des passions, & qu’il aidoit à la continence. Des personnes obligées de la garder par leur état, prétendent en avoir reçu de grands secours. On a même crû qu’il se voïoit moins de maladies de débauches à Paris, depuis que le caffé y étoit en vogue, comme si depuis ce