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Pommé, qui est le cidre de pomme, & qu’on appelle proprement du nom de cidre, se conserve un an, & quelque fois deux. Le poiré néanmoins, qui est fait de poires sauvages, se garde quelquefois des deux & des trois ans : ce dernier est plus savoureux que l’autre, mais il n’en est pas plus sain. Le poiré a beaucoup de rapport avec le vin blanc, pour la couleur & pour le goût ; il fortifie l’estomac par un légere astriction, & la plûpart de ceux qui ont de la peine à digerer, se trouvent mieux de l’usage du poiré, que de celui du pommé. Les poires dont ont fait le poiré, sont le Ridlou, le Blancbaud, le Billon, le Moré, & un grand nombre d’autres dont le détail seroit inutile.

Les personnes d’un tempérament sec, se doivent mieux trouver du cidre que du vin. Mais pour ce qui regarde le Carême, comme dans ce tems-là on use d’alimens dont la plûpart sont fort aqueux, on peut dire que l’usage du cidre est alors moins convenable que celui du vin.

Le cidre, selon le Traité des Dispenses, est une boisson faite pour la volupté ; et l’Auteur, surpris qu’on en ose boire en Carême, demande si la vertu qu’a cette boisson, d’égaïer les esprits, de chasser la mélancolie,