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fait attendrir les grains dans de l’eau, jusqu’à ce qu’ils enflent, puis on les laisse un peu germer, pour en développer insensiblement les principes, aprés quoi on concentre ce commencement de germination, en faisant sécher les grains au four, ou au soleil, & on les réduit en une farine grossiere, que l’on fait boüillir dans de l’eau, ou sur laquelle on verse de l’eau boüillante : on coule ensuite la liqueur, & aprés y avoir jetté des fleurs de houblon, on la fait boüillir de nouveau pendant un certain tems. Quand elle a suffisamment boüilli, on la brasse, c’est-à-dire, on l’agite à force de bras ; & l’aïant encore coulée, on la laisse fermenter quelques jours dans des vaisseaux couverts, où l’on a mis un peu de levûre de biere, pour aider la fermentation. Ensuite, lorsque la liqueur est suffisamment clarifiée, on la verse dans des tonneaux pour la garder. On fait aussi de la biere avec du segle, avec de l’avoine, & avec d’autres grains. En Picardie on en fait avec du son ou de la grosse farine : ceux du païs l’appellent du boüillon. Ils font boüillir légerement ce son ou cette grosse farine dans de l’eau, ils y ajoûtent de l’Ormin, & quand l’eau est froide, ils la coulent, puis la mettent fermenter dans des tonneaux avec un peu de le-