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la bataille : Votum fecit, si vicisset, Jovi pocillum vini[1]. Faut-il s’étonner, aprés cela, que l’on refusât du vin aux Soldats, & qu’il fût défendu aux Dames Romaines d’en boire ?

Quoiqu’il en soit, nôtre Auteur auroit bien dû se dire à lui-même sur le vin, ce qu’il dit sur la biere à ceux qui la veulent décrier, sous prétexte de quelques mauvais effets qu’elle produit ; il auroit dû d’autant plus le faire, qu’il prétend que la biere est plus dangereuse que le vin. « Si quelques Auteurs, dit-il, se sont déclarez contre la biere ; d’autres, mieux instruits, l’ont justifiée : ce n’est point que la biere ne puisse causer des maux ; mais ces désordres viennent ou de mauvaises bieres, ou de l’excés qu’on en fait. Plusieurs avantages réels & non contestez que la biere produit, méritent qu’on lui fasse grace sur des inconvéniens, que la négligence ou la débauche occasionne. On ne craint point de reprocher à la biere, qu’elle enyvre plus dangereusement que le vin, mais aussi ne faut-il pas s’en enyvrer », &c. Voilà les raisons que l’Anonyme emploïe pour justifier la biere : ne conviennent-elles pas toutes également au vin ? Nous finirons par l’examen d’un raisonne-

  1. Plin. lib. 14. cap. 13.