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& ceux-là peuvent se passer de vin.

Les animaux les plus froids, comme la plûpart des poissons, & quelques autres, ont les dissolvans fort actifs à proportion, ainsi qu’on le voit par la promptitude avec laquelle ils digerent ; & parmi les hommes, on remarque que la plûpart de ceux qui sont d’un tempérament pituiteux, mangent davantage, & que les femmes & les enfans ont moins besoin de vin. On peut tirer de toutes ces refléxions plusieurs conséquences utiles, pour ce qui regarde l’usage de cette boisson. Nous laissons aux Lecteurs à faire là-dessus leurs remarques.

En general, on peut dire, avec le sçavant Horstius[1], que le vin moderément pris, est une boisson trés-convenable à l’homme ; que cette boisson contient une phlegme qui humecte, un esprit qui rechauffe, un soufre qui nourrit, & qu’elle a beaucoup plus de rapport avec nôtre[2] nature, que

  1. Aquam excellentiâ suâ maxime vinum superat, potus homini plurimum conveniens, quod præter refrigerationem, quàm aquosâ suâ substantia præstat, vim calefaciendi siccandique possidet, non solum pro nativi caloris, spirituumque corroboratione, sed simul quoque totius naturæ nostræ refectione, convenientem. Horst.
  2. Rerum nutrientum aliæ sunt quarum natura vicinior est substantiæ sanguinis sicut vinum. Avicen. lib. 1. Voïez Galien. lib. 6 de sanitate tuendâ, où il recommande le vin aux