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Les vins de Champagne sont trés-délicats, ce qui est cause qu’ils ne portent presque point l’eau, & nourrissent peu. Ils exhalent une odeur subtile qui réjoüit le cerveau : leur goût tient le milieu entre le doux & l’austere. Ils montent aisément à la tête, & causent des fluxions, quoiqu’ils passent facilement par les urines. Ceux de la côte d’Aï sont les plus excellens.

Les vins de Poitou ont de la réputation, & ils méritent d’être estimez, par le rapport qu’ils ont avec les vins du Rhin, mais ils sont plus cruds.

Quant aux vins de Paris, il y en a de blancs, de rouges, de gris, de paillets, tous chauds & secs, portant peu l’eau, & trés-agréables au goût. Tels sont les vins de Ruel, de Surenne, &c. Ce dernier imite fort le Champagne.

Les vins de Roanne flattent le goût, & sont, de plus, fort sains : ce qui vient de leur exposition ; car ils croissent sur des côteaux, dont la plûpart regardent ou l’Orient, ou le Midi, ce qui ne peut que les rendre excellens.

Les vins de Lyon, qui croissent le long du Rhône, & qu’on appelle vulgairement vins de Rivage, sont vigoureux & exquis : ceux de Coin-