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le premier rang ; ils renferment un soufre trés-fin, & un acide trés-délié, beaucoup d’esprit étheré, une suffisante quantité de flegme, & trés-peu de terre, ce qui les rend trés-sains. On dira peut-être qu’ils contiennent beaucoup d’acide tartareux, comme on le reconnoît par la distillation, & que par conséquent ils doivent être ennemis des nerfs ; mais cette objection seroit bonne, si l’acide du vin du Rhin étoit un acide grossier, un acide fixe & corrosif ; mais il est de toute une autre nature, par le mêlange d’un soufre subtil qui le corrige, car il n’y a rien qui adoucisse & qui modifie plus les acides, que le soufre ; on en a l’expérience non seulement dans l’esprit de sel, qui devient plus doux par l’esprit de vin, mais dans l’eau forte qu’une petite quantité de cet esprit de vin bien rectifié, affoiblit considérablement. D’ailleurs ; s’il y a de l’acide dans le vin du Rhin, cet acide même en fait le mérite, car il sert à en brider les soufres, qui sans cela se porteroient avec trop de violence dans le sang, & pourroient troubler les fonctions.

Les principaux vins de France, sont ceux d’Orleans, de Bourgogne, de Languedoc, de Provence, d’Anjou, de Poitou, de Champagne, de Lyon, de Paris, &c.