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un grand exercice, à ceux que le jeûne épuise, & qui ont peine à supporter l’abstinence.

Le vin délicat renferme beaucoup de flegme, peu de soufre, & quelques sels volatils, ce qui le rend moins nourrissant, mais plus capable de délaïer les sucs, de se distribuer aux différentes parties du corps, & d’exciter les évacuations nécessaires : c’est pourquoi il est propre aux convalescens, & à ceux dont les visceres sont embarrassez par des obstructions, pourvû toutefois que ce vin n’ait point trop de pointe, comme il arrive à quelques-uns.

Le vin qui tient le milieu entre le gros & le délicat, n’est ni trop nourrissant, ni trop diuretique, & il convient à un plus grand nombre de personnes.

2o. Quant à la couleur, le vin est ou blanc, ou rouge ; & le rouge est ou paillet, ou couvert. Les vins blancs contiennent un tartre plus fin, les rouges en ont un plus grossier. Les premiers sont plus actifs, les seconds le sont moins, & nourrissent davantage : en un mot les vins blancs picotent plus que les autres, ce qui est cause qu’ils poussent par les urines ; mais ils peuvent à la longue incommoder l’estomac & les intestins, en les dépoüillant trop de leur enduit.