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reçoit de l’eau, & le défaut des parties spiritueuses, dont on lui fait un reproche, perduade assez que cette boisson est la moins nourrissante, & la plus convenable par conséquent à l’esprit du jeûne, qui est d’affoiblir le corps, & de lui soustraire une partie de sa nourriture.

Il semble que nous ne devrions pas nous arrêter ici à montrer que c’est une erreur de croire que l’eau fortifie plus que le vin, puisque l’expérience parle là-dessus assez clairement ; & que nôtre Auteur lui-même, en disant, comme il a fait plus haut, (quoique par une contradiction insigne) que l’eau ne nourrit pas, & que c’est pour cela qu’elle est plus convenable à l’esprit du jeûne, paroît convenir assez qu’elle doit par conséquent moins fortifier que le vin. Nous ne laisserons pas néanmoins, pour mettre la chose dans un plus grand jour, de faire la remarque suivante. La force du corps dépend d’une certaine tension des vaisseaux, laquelle les rend fermes & erratum ; on n’en sçauroit douter, si l’on fait refléxion que lorsqu’on veut lever quelque fardeau, donner quelque grand coup, ou faire quelqu’autre effort qui demande de la vigueur, on a coûtume naturellement de retenir son soufle, & de procurer