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d’une corde de chanvre, elle lâche néanmoins celui d’une corde à boïau. Qu’ainsi les conséquences que l’Auteur tire de la corde qui se racourcit quand elle est moüillée, ne conviennent pas. La troisième refléxion, c’est que les deux exemples qu’il rapporte de l’eau froide & des bains froids, ne sont point en leur place, puisque les effets dont il s’agit, ne viennent que de l’action du froid qui raffermit les fibres, & qui fait presque à cet égard le même effet que la trempe à l’égard du fer. C’est pour cette raison qu’un sçavant Medecin approuve l’ancienne coutume des premiers Allemands, de plonger dans le Rhin leurs enfans nouvellement nez : sur quoi il remarque que la fermeté & le ressort des fibres, est ce qui contribuë le plus à la longue vie, & que rien n’est plus propre à conserver ou à donner aux fibres cette fermeté & ce ressort, que le froid, pourvü qu’il soit moderé. Ce même Medecin observe que la maniere dont on gouverne la plûpart des enfans nouveaux-nez, ne contribuë pas peu à affoiblir en eux la force qu’ils pourroient avoir reçuë de la nature. On les tient toûjours chaudement, dit-il, on n’ose les exposer à l’air froid, & il faudroit au contraire les accoûtumer d’abord à un froid médiocre[1].

  1. Frid. Hofm. Dissert.